Chapeau melon & Bottes de Queer (aide à la pratique artistique)
Ce projet avait initialement été annoncé pour la classe de Tpro et a basculé pour des raisons de calendrier vers celle de 2 pro (ce qui est bien pour la dynamique attendue car ce sont des entrants).
2 semaines d'atelier : on a trouvé un format fécond : 5 ateliers de 3h et 2 journées de 6h.
Au bout des 5 premiers ateliers, nous avons envisagé de renoncer à l'idée d'une restitution sous forme de spectacle. En effet, il a fallu d'abord énormément écouter les élèves, les faire dialoguer à partir du mot queer, les interroger sur la norme, le bizarre, le groupe, l'exclusion, les représentation du genre, etc. Dès le départ, les 2 intervenant·es les ont fait écrire, dessiner, produire. Cela a été relu, amélioré. Et ce n'est que lors de la 1ère journée de 6h, avec sortie de la costumerie, du maquillage, des paillettes, de la table de mixage que la magie s'est opérée et que nous avons su que si ! Il y aurait bien une production : un défilé queer suivi d'une boum queer à destination des internes et du public extérieur.
La cité scolaire a été irriguée plus que prévu, puisque nous avons saisi l'opportunité présentée par Théâtre en Cour(s) de programmer le même jour que la restitution le spectacle La Ronde / Compagnie Les Fugaces traitant du harcèlement. Thématique que nous avons décidé d'associer à celle du queer (vu comme un questionnement sur la norme, le genre) car cela faisait pleinement sens à nos yeux. Toutes les classes de la cité scolaire disponibles à partir de la 4ème ont pu bénéficier du spectacle en déambulation.
Lors des temps d'atelier, les enseignants ont pu voir les élèves s'exprimer, en toute franchise, discuter entre eux, se confronter (ce qui est assez rare en classe. Le plus souvent, ils discutent avec l'adulte mais ne s'écoutent guère. Les productions étaient de qualité et/ou ont été améliorées, travaillées jusqu'à le devenir.
Les élèves ont tous joué le jeu, s'exposant parfois (prise de parole et de position en groupe, défilé en public avec textes).
Ce temps permet de fédérer une classe mais ne règle pas les problèmes de tensions, d'exclusion, les moqueries. Ce n'est d'ailleurs pas sa prétention. Il sème, nous l'espérons des graines qui germeront plus tard (ou pas). Et, après l'admiration unanime devant ce qui a été produit, il y a eu quelques moqueries, que nous avons prises en compte. Mais la dynamique informative, la sensibilisation au questionnement sur les questions LGBTQIA+ a bel et bien été au rendez-vous. Il ne faudrait pas la laisser retomber !
Les savoir faire acquis au sein de l'établissement ont été valorisés à la hauteur de nos attentes (street food, présentation-dégustation de vins natures de producteurs locaux), impliquant des élèves d'autres classes également.
Lors de la "pré-soirée" l'établissement a pu faire venir une centaine de personnes, ce qui contribue à son rayonnement.
La principale difficulté a été de constituer une équipe d'enseignantes, de modifier des emplois du temps qui comportent des contraintes parfois fortes en LP (ateliers, avec commandes, clients). Mais cela s'est fait, notamment par la facilitation du chef d'établissement et l'organisation d'un temps de réunion. Et l'équipe qui s'est impliquée cette année constitue un socle pour remettre ça l'an prochain.
Des élèves ont eu à coeur de témoigner de leur expérience lors d'une interview mené par un collectif féministe pour une émission diffusée sur Fréquence 7 et Info RC qui sont des partenaires réguliers e nos actions et écoutés localement.
La synergie inter établissement est réelle au niveau des directions d'établissements, ainsi qu'au niveau des équipes porteuses ; elle est à améliorer au niveau des élèves et nous travaillerons à ce que les élèves de chacun des 5 établissements puissent assister le plus possible à ce qui se fait ailleurs (lors des soirées de restitution).
Nous ne sommes pas parvenus à monter un groupe pilote, mais ce sera anticipé l'an prochain.
Le volet communication est probablement également en deçà de ce que le mériterait l'action.(en amont et en valorisation en aval, mais nous avons le chantier du livre à partir des réalisations écrites, dessinées et linogravées qui pourra constituer un point de départ).
La relation que nous nouons avec notre structure partenaire est un peu particulière : c'est un peu notre bébé, puisqu'il y a 9 ans maintenant, c'est une partie de notre équipe éducative (direction, AED, enseignants) et des élèves qui avaient monté l'association Théâtre en Cour(s) pour pouvoir monter, supporter un festival éponyme au sein même de la cité scolaire.
Certains membres de l'équipe éducative actuelle sont encore membres actifs de l'association (qui depuis a déployé ses actions sur un territoire bien plus vaste).
Les relations sont donc... très bonnes... Et nous sommes heureux de la perspective que l'association puisse l'an prochain fêter ses 10 ans (et toutes ses dents) au sein de notre cité scolaire.
Quant à la compagnie et aux artistes choisis (Maxime Potard et Yasmine Bum pour le Détachement International du Muerto Coco), au delà de la qualité de leur travail artistique que nous connaissions, nous avons été très positivement impressionnés par leurs qualité d'animation, leur implication et leur disponibilité.
Du coup, ce travail se poursuivra l’an prochain avec la valorisation des productions écrites et graphiques des élèves (un livre) et par la confection d’un guide de bonnes pratiques (sur la question du genre, de la drague) en milieu festif. Ce sera dès la rentrée, avec les élèves qui seront alors en 1ère bac pro, avec Théâtre en cour(s) et Yasmine Blum, la comédienne-plasticienne intervenue cette année.